Menu
Libération
Essai

«Moi aussi», #MeToo relu par Irène Théry

Article réservé aux abonnés
Le cahier Livres de Libédossier
La sociologue explique ce qu’est ou devrait être la «nouvelle civilité sexuelle» fondée sur une révolution du consentement portée par des valeurs de respect et d’émancipation.
La sociologue Irène Théry. (Bénédicte Roscot/Bénédicte Roscot)
publié le 16 novembre 2022 à 23h55

Un des mérites de cet ouvrage est d’éclairer le débat qui fait rage autour du mouvement #MeToo. Ce débat met en scène les féministes d’un côté et les nouvelles ou post-féministes de l’autre ; les premières considérant que les viols ou agressions sexuelles doivent être traduits et éventuellement punis par la justice ; les secondes – faisant peu confiance à la lenteur de la justice (cf. les délais de prescription vite dépassés, les non-lieux, etc.) – ayant tendance à se faire justice par leurs propres moyens, à commencer par une solide médiatisation. Va dans le sens de ce débat un propos récent de la célébrissime écrivaine Margaret Atwood qui, attaquée pour ses positions sur le sujet, lance ce propos paradoxal quand on a lu ou vu la Servante écarlate : «Je suis une mauvaise féministe.»

Lire l’ouvrage d’Irène Théry permet de comprendre non seulement les vrais enjeux du débat, mais surtout d’en sortir par le haut. La question du consentement, nerf de la guerre en l’espèce, est magistralement traitée par la sociologue qui, de manière très savante, explique ce qu’est ou dev