Menu
Libération
Interview

Camilo Leon-Quijano, anthropologue: «Mon immersion à Sarcelles est une expérience ethnographique vécue à la première personne»

Article réservé aux abonnés
L’anthropologue Camilo Leon-Quijano (Prix de Thèse sur la Ville 2021) propose dans «la Cité» de montrer par la photographie un nouveau visage de la ville connue pour son grand ensemble.
Entraînement sous la neige au collège Chantereine de Sarcelles. Au fond, les bâtiments HLM et les copropriétés de la ville. (Camilo Leon-Quijano)
publié le 17 mai 2023 à 15h46

Beaucoup a été dit sur Sarcelles, «ville nouvelle» de l’après-guerre, utopie incarnée par le grand ensemble devenu dystopie sociale dans l’imaginaire collectif. La Cité, du jeune chercheur colombien Camilo Leon-Quijano, qui travaille actuellement à la Fabrique des écritures ethnographiques, dédiée aux écritures sensorielles en sciences sociales à Marseille (1), a choisi de l’appréhender par la photographie pour renouveler le regard sur la ville, donner à la voir comme un lieu d’images qui vit par les actions, les expériences et les représentations de ses habitants. Situé à la croisée de l’anthropologie et de la photographie, son travail vise à saisir les fondements sensibles de l’expérience urbaine par un procédé narratif expérimental. Démarrant d’un plan large, la naissance de la cité nouvelle dans les années 50, il chemine à travers ses représentations, le quotidien des Sarcellois jusqu’à l’intimité d’une famille.

Pourquoi avoir intitulé votre livre la Cité et non pas Sarcelles ?

Ma démarche à Sarcelles et ses résultats ne sont pas propres à cet espace social complexe, longuement mis en scène par des productions médiatiques, filmiques et photographiques. Cette ville de 60 000 habitants, située à 15 kilomètres au nord de Paris, connue pour son imposant grand ensemble décidé dans les années 50, a été surtout un mot