«L’auteur de ce livre, ce n’est pas moi, c’est eux». Eux, ce sont les membres de la cellule terroriste Cannes-Torcy, une vingtaine de jeunes radicalisés qui ont voulu faire sauter une épicerie casher de Sarcelles (Val-d’Oise) en septembre 2012, et dont Morgan Sportès a reconstitué minutieusement la dérive meurtrière dans son 23e roman. Un attentat pour «venger» la publication par Charlie Hebdo de nouvelles caricatures du prophète Mahomet et qui, par miracle, n’avait fait qu’un blessé, mais qui devait être suivi d’une attaque contre la base militaire de Canjuers à Draguignan.
Fiction «au ras du réel», Les djihadistes aussi ont des peines de cœur clôt la trilogie entamée avec l’Appât (1990), adapté par Bertrand Tavernier, et Tout, tout de suite (2011), mettant en scène le gang des barbares qui a mis à mort le jeune juif Ilan Halimi. Suivant la même démarche, Sportès en version française de Truman Capote s’est plongé dans le dossier d’instruction de cette affaire – «35 000 pages, trois ans de travail», a suivi le procès devant une co