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Libération
Disparition

Mort à 47 ans de Patricia Lyfoung, autrice de la bande dessinée «La Rose écarlate»

La créatrice de cette série vendue à plus d’un million d’exemplaires, au style à mi-chemin entre manga et bande dessinée franco-belge, s’est éteinte mercredi 15 janvier, a annoncé son éditeur Delcourt.
Patricia Lyfoung et la couverture du premier tome de «La Rose écarlate». (Chloé Vollmer-Lo/Delcourt)
publié le 15 janvier 2025 à 16h47

L’héroïne de La Rose écarlate ne s’en ira plus combattre par monts et vaux. Sa créatrice, l’autrice de bande dessinée Patricia Lyfoung, est morte ce mercredi 15 janvier à l’âge de 47 ans, a annoncé son éditeur, Delcourt, sans préciser les causes de sa disparition. Cette autrice française d’origine laotienne était connue pour son style mélangeant les influences européenne et japonaise.

«Le groupe Delcourt a appris avec une profonde tristesse la disparition de Patricia Lyfoung survenue ce jour, 15 janvier, à l’âge de 47 ans», indique le communiqué. Son éditeur a salué «une artiste d’exception, dotée d’un talent rare pour raconter des histoires qui transcendent les âges et les cultures». Elle avait signé «près de 60 titres» depuis 2005, tous chez Delcourt, et faisait partie des nombreux auteurs invités au Festival international de la BD d’Angoulême fin janvier.

Un style hybride

Sa série de bandes dessinées la plus célèbre, La Rose écarlate, retrace l’histoire de Maud, jeune escrimeuse pleine de fougue et de talent, qui tente inlassablement de venger son père victime de mystérieux assaillants, tout cela dans la France du XVIIIe siècle. Ses péripéties se sont étalées sur 21 albums, dont le dernier est sorti en novembre 2024. La dessinatrice est également à l’origine des séries Les Mythics, série d’aventure à la mode des Légendaires sur fond de mythologie grecque, et Un prince à croquer, pérégrinations romanesques et sentimentales d’un jeune monarque, et dont le premier album sort en 2012.

Tout son travail témoigne d’un style hybride, qui allie des influences venues du manga et d’inspirations puisées dans la bande dessinée franco-belge. A ses débuts, ce graphisme est plutôt inhabituel dans le monde de l’illustration, et le succès de ses albums contribue à le populariser.

De Villeneuve-la-Garenne à l’école des Gobelins

Patricia Lyfoung a grandi dans les quartiers populaires de Villeneuve-la-Garenne, au nord des Hauts-de-Seine, au sein d’une famille de huit enfants. «Je me sens totalement française, mais, à ma tronche, je ne fais pas très française» témoignait l’autrice d’origine laotienne auprès du Monde. «Je n’étais pas trop communautaire et j’avais plutôt envie de sortir de mon environnement», ajoutait-elle. Elle hésite à s’orienter vers le dessin, ses parents étant «peu portés sur la culture» relate-t-elle dans le même article.

Finalement, elle est admise aux Gobelins, célèbre école spécialisée dans le design et l’illustration, et entame sa carrière en d’abord sur des séries d’animation comme Totally Spies ! et Martin Mystère. C’est en 2005 qu’elle se lancera dans l’aventure de La Rose écarlate, vendue à plus d’un million d’exemplaires en France.