Elle n’aura pas à voir Trump reprendre possession de la Maison Blanche. Dorothy Allison, écrivaine lesbienne et féministe militante, white trash autoproclamée, voix précieuse de la contre-culture queer américaine, est morte mercredi 6 novembre à 75 ans dans sa maison californienne après des années de problèmes de santé, a confirmé son agente auprès de Libération. L’information avait été partagée quelques heures plus tôt sur Twitter par l’écrivaine Sapphire, laissant toute une flopée d’admirateurs, et surtout d’admiratrices, sidérés.
Née le 11 avril 1949 à Greenville, en Caroline du Sud, Dorothy Allison était la «fille bâtarde d’une jeune femme blanche issue d’une famille désespérément pauvre, qui avait arrêté le collège l’année précédente, travaillait comme serveuse, et avait eu quinze ans tout juste un mois avant de me donner naissance». C’était même là «l’élément central de [s]a vie», écrivait-elle dans Trash, une «histoire états-unienne très ordinaire» avec tout ce que cela implique de misère, de violence sociale et genrée, qu’elle ne cessera sa vie durant de décortiquer dans son œuvre.
«J’avais faim, désespérément faim»
Enfant, Dorothy Allison dévore tous les livres sur lesquels elle met la main. «J’avais faim, désespérément faim», racontait-elle en 1995 dans une interview. Mais il lui faut se planquer, la lecture n’étant pas tolér