Victor-Lévy Beaulieu, c’était d’abord une allure : un béret ou un chapeau de paille, une barbe blanche, une pipe. L’écrivain québécois, auteur d’une œuvre de plus de 80 livres, faisait tellement partie du canon littéraire qu’on l’aurait cru immortel, comme figé dans son œuvre et son image. Pourtant, l’idée d’être ainsi institutionnalisé ne lui aurait pas plu. Amoureux des coups d’éclat, des polémiques et des tournures flamboyantes, celui que le Québec appelait «VLB» est mort à 79 ans lundi 9 juin à Notre-Dame-des-Neiges, dans le Bas-Saint-Laurent. Né à quelques kilomètres de là, à Saint-Paul-de-la-Croix en 1945, il aura passé la totalité de sa vie dans ce territoire dont les paysages et les habitants auront peuplé une grande partie de ses intrigues.
Partisan de l’indépendance de sa province
Fervent défenseur de la cause dite «nationaliste» au Québec (pour la séparation de la province de Québec du reste du Canada), l’auteur et ses tribunes militantes ravivaient régulièrement les débats endormis sur l’indépendance du Québec. L’écrivain n’hésitait pas à invectiver les auteurs qu’il jugeait peu ou pas assez engagés ou dont la ferveur politique pâlissait avec les années, comme il l’avait fait avec le dramaturge Michel Tremblay en 2006.
Une rencontre avec l'écrivain, en 1999, dans «Libération»
Egalement éditeur, il avait fondé les Editions de l’Aurore en 1973, VLB Editeur en 1976 et les Editions Trois-Pistoles en 1995, maison où il a publié une partie de son œuvre. En 2009, une société savante d’études beaulieusiennes, reliée au Centre de recherche interuniversitaire sur la littér