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Disparition

Mort de l’écrivain Martin Walser, Allemagne quadrillée

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Ecrivain majeur du XXe siècle outre-Rhin, le Bavarois auteur de «Quadrille à Philippsburg» avait tenu des propos critiqués sur l’Holocauste. Il est mort le 28 juillet.
Martin Walser, en 2012. (Ulf Andersen/Aurimages. AFP)
publié le 2 août 2023 à 18h59

Martin Walser, écrivain majeur de l’Allemagne d’après-guerre, a été enterré mardi 1er août dans l’intimité et en toute discrétion à Wasserburg, la petite ville de Bavière qui l’avait vu naître il y a près d’un siècle. Il était mort quatre jours plus tôt non loin de là, à son domicile, au bord de son cher lac de Constance où il aura passé toute sa vie.

Né en 1927, il est de la génération des enfants du national-socialisme, comme son exact contemporain Günter Grass. Moins connu en France que l’auteur du Tambour mais considéré outre-Rhin comme son égal, Walser fut l’un des membres de fameux «Groupe 47», «assemblée d’esprits libres» créée en 1947, vivier de la nouvelle littérature en République fédérale d’Allemagne. Enrôlé à 15 ans, comme Grass, dans la défense anti-aérienne, son nom apparaît dans une liste d’adhérents du parti nazi en 1944. Walser a toujours contesté avoir jamais effectué une démarche d’adhésion alors qu’il n’était encore qu’un adolescent. En 1964, il assistera en qualité d’observateur au procès qui sera fait, à Francfort, à plusieurs responsables et employés du camp d’extermination d’Auschwitz. A l’instar de beaucoup d’autres intellectuels ouest-allemands, il comptera, dans les années 60, parmi les soutiens actifs de Willy Brandt, le futur chancelier social-démocrate. Dans la décennie suivante, il rejoint l’opposition à la guerre du Vietnam et sympathise, sans jamais y adhérer, avec le Parti communiste allemand (DKP).

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