Stéphane Bouquet est mort, dimanche 24 août, et cette phrase paraît impossible tant sa poésie paraît gorgée de «l’agitation cellulaire de la vie». De livre en livre, une douzaine, principalement publiés par Champ Vallon, il n’aura eu de cesse de célébrer «le fait de vivre» (titre de l’un de ses plus beaux recueils, paru en 2021), donnant à entendre une voix singulière rapidement devenue l’une des plus remarquables de son temps. Mouvement, sensation, souffle, rythme surtout, notamment grâce à un travail important sur le retour à la ligne : sa langue rend compte d’une attention à l’intime comme au monde, aux «pulsations brusques, sautes discontinues, apparitions d’instants, saccades d’oiseaux, et très souvent, plus souvent déments battements de garçons», liste-t-il dans Un peuple (2007). Une exaltation de la vie qui était aussi une façon d’en rappeler la fin. Dès son premier livre (Dans l’année de cet âge, 2001), il programmait : «Je tiens le compte, jour par jour, de la mort et comment elle progresse.» Stéphane Bouquet laisse une œuvre d’une cohérence rare, conclue par ce qui en sera donc le mouvement final, le bien nommé To
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Mort de Stéphane Bouquet, poète de «l’incomplétude du monde»
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Stéphane Bouquet n’aura eu de cesse de célébrer «le fait de vivre», titre de l’un de ses recueils paru en 2021. (Fabienne Raphoz/P.O.L)
publié aujourd'hui à 13h19
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