Les premières pages ont des allures de flip book. Le lecteur joue du pouce pour créer du mouvement. En vain. Pepper, un chien, stagne ou se laisse traîner par Poppy, sa jeune maîtresse. La tête dans son téléphone, elle risque de tomber quand il surprend un renard. Elle lâche. Lui s’enfuit et se faufile sous un grillage. Intriguée, elle le suit. Dans un sous-bois, au premier plan, la carcasse d’un pick-up sans phares ni pare-chocs est ensevelie sous les ronces. Des branches fines, nues, ploient au-dessus, telle une arche. Des silhouettes d’oiseaux, des murs à moitié en ruines, des traces de cerfs l’encerclent mais toujours aucune de son chien. Seulement le silence. «Pose-toi. Ecoute. Que dit la nature ?» semble lui suggérer le regard de Rob en train de jouer avec Pepper dans l’herbe. Le petit garçon arrête et regarde dans la direction des oiseaux qu’il s’empresse de suivre. Il s’enfonce dans la noirceur en zigzaguant entre les branches qui deviennent au passage de Poppy des tentacules.
Gros plans d’une fleur, d’une fougère ou d’un troglodyte mignon
Ces deux enfants traversent un monde qui n’est pas tout à fait celui de Sarah Cheveau. Nuit de Chance (La Partie) est l’histoire inquiétante d’une promenade nocturne dans les fourrés, réalisée au fusain et p