Au secours, que se passe-t-il ? Que fait l’autrice et dans quel état j’erre ? Tout est bouleversé, on ne reconnaît plus rien. Sur les Champs-Elysées, la boutique du PSG a brûlé, Washington a disparu de son cheval d’Iéna et les cheveux tombent par milliers sur la soupe, même si «les femmes n’ont pas de poils au sein».
Certes, la quatrième de couverture nous prévient qu’«un brouillard agréable baigne l’ensemble» du nouveau livre de Nathalie Quintane. Il est donc normal qu’on ait un peu de mal à se repérer. Mais c’est pour mieux allumer quelques projecteurs dans la purée de pois : aberrations, fulgurances, éclats de joie. C’est peut-être le premier texte à base de phosphènes. On pourrait lister quelques fous rires sans donner leur contexte (sous peine d’en ruiner l’effet) : «Ecoute, je te propose qu’on s’assoie là, au point où on en est, et on n’aura qu’à regarder les poissons sur mon téléphone» (page 113) ou «on a pris un café, on s’est massé les dents avec et on a recraché le tout» (page 126) ou bien encore «Regarde voir si y a pas de la Maïzena» (page 208). Le titre, Tout va bien se passer, tient ses promesses, même s’il n’est pas à la base très rassurant. C’est le genre de prédiction qu’on fait quand ça va mal tourner et c’est surtout une expression liée, pour les jeunes féministes, à la personne de