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Comment ça s'écrit

Norddahl, troll de drame

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Comment ça s'écrit ?dossier
Eiríkur Örn Norddahl, à Paris le 25 juin 2015. (Philippe Matsas)
publié le 21 août 2021 à 7h39

Le fil du rasoir est le décor romanesque préféré d’Eiríkur Örn Norddahl. C’est là où se passe Illska, le Mal, dont la traduction en 2015 a révélé en France l’Islandais né en 1978. «Vous avez sans doute entendu parler de la Seconde Guerre mondiale», lisait-on sur la première page. Et suivaient près de six cents où étaient évoqués des massacres en Lituanie dont on a moins entendu parler, l’Holocauste, l’extrême droite contemporaine et l’amour entre un néonazi de haute volée et une thésarde qui ne partage nullement ses opinions. Ont ensuite été traduits Heimska, la Stupidité et Gaeska, la Bonté, romans parus auparavant en Islande. Tandis que Troll date de 2018, six ans après Illska, et partage cette volonté de ne pas plaire à quiconque a des idées correctement préconçues sur des thèmes avec lesquels on ne plaisante pas ces temps-ci : le ou plutôt les genres, les victimes, les traumatismes.

«Iel» et «ellui»

Le personnage principal est hermaphrodite et le roman est rempli de pronoms «iel» et «ellui». Est rendu compte de ses activités de troll avec recherche d’ennem