Ils ne demandent rien et n’ont besoin de personne pour sculpter l’écorce et entrelacer les brindilles avec un cordage rouge. Ils se débrouillent en accéléré pour fabriquer leurs «propres maisons» «au milieu d’une immense forêt». Ils ont la force d’un adulte pour hisser jusqu’à la cime des arbres des rondins de toute taille, l’ingéniosité d’un architecte pour les transformer en «constructions somptueuses comme ces palais orientaux […] ou [en] royaume enchanté» ou encore la débrouillardise de leur âge pour y organiser chaque semaine «une grande fête secrète». «Les nuits de grande chaleur», les cabanes peuvent également se transformer «en observatoires naturels» où sangliers et lapins s’y arrêtent. Au cours de l’été, la bande ajoute des échelles et des filets pour relier les différentes cabanes entre elles. Et des marches vissées aux troncs des arbres pour y grimper sans peine. Mais derrière ces «portes d’entrée […] bien cachées», se dissimulent des enfants tirant à l’arc au milieu de cahutes transformées pour l’occasion, «en village d’Indiens». Les autres sont allongés sur le plancher de leur abri pour lire ou dessiner des fusées ; d’autres encore dansent, pique-niquent et se racontent des histoires. «Certains préfèrent la solitude et trouvent refuge dans leur bulle.»
Elise Peyrache, née en 1998, dessine ceux-ci derrière des découpes faites dans le papier, dissimulés d’abord sous les feuillages puis exposés, une fois la pa