En moins d’une seconde, le moteur de recherche trouve 9,5 millions de résultats – contre 3,5 millions pour «Galilée» et 2 millions pour «Copernic». Une vraie star du Web. Il est vrai que sa sapience et sa clairvoyance semblent si grandes qu’elles lui ont permis de quasiment tout prévoir : d’abord sa propre mort (mais seulement la veille), puis la mort en duel d’Henri II («Le Lyon jeune, le vieux surmontera, /En champ bellique par singulière duelle, /Dans cage d’or les yeux lui crèvera, /Deux classes, une puis mourir de mort cruelle»), l’incendie de Londres, l’arrestation de Louis XVI à Varennes, le règne de Napoléon, le maréchal Pétain («D’un chef vieillard naistra sens hébété, /Degenerant par scavoir et par armes : /Le chef de France par sa sœur redouté, /Champs divisés, concédez aux gendarmes»), Hiroshima, le nazisme, l’attentat contre Jean-Paul II, les attaques terroristes, et, évidemment, le coronavirus - si du moins une savante exégèse fait entendre le sens du quatrain : «Pau, Verone, Vicenne, Sarragousse /De glaiues poings, terroirs de sang humides /Peste si grande viendra à la grande gousse, /Proche secours, & bien loin les remèdes.»
Il est difficile de dire qui était Nostradamus. Ce qui est sûr, c’est que, de son vivant, appliqué à «prophétizer par les nocturnes et célestes lumières», il connut déjà la gloire, sans cesse accrue par les légendes, l