Frédéric Jiguet, ingénieur agronome, biologiste de la conservation et professeur au Muséum national d’histoire naturelle, au Centre d’écologie et des sciences de la conservation, ne comprend pas l’engouement soudain pour cette corneille «coincée depuis deux mois» à la station Ménilmontant, sur la ligne 2 du métro parisien. Il a prévu d’y aller dans la journée dans le cadre son étude, consacrée à la recherche d’une meilleure connaissance de ces oiseaux décriés pour espérer une réconciliation avec l’homme. Le tout est présenté dans Vivent les corneilles, un plaidoyer pour une cohabitation responsable.
Quel est le point de départ ?
C’est un constat : celui de Paris et de ses poubelles vidées, de ses pelouses saccagées et de ses habitants attaqués ponctuellement par des corneilles. Le service Environnement de la Ville reçoit des plaintes dont beaucoup demandant leur éradication. Avant ce programme lancé en 2015 par Paris, cette solution de régulation est approuvée par le monde cynégétique et parfois validée par la mairie. Chaque année, en France, plus de 500 000 corbeaux, corneilles et pies sont éliminés mais les nuisances continuent. J’ai rejoint cette étude pour mieux comprendre leur comportement.
Est-ce là le début d’une cohabitation responsable ?
Sûrement car on ne peut plus se permettre de défendre une position meurtrière sans justifier de son efficacité. Il n’y a dans la littérature scientifique aucun argument fondé montrant une quelconque conséquen