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Jeudi polar

«Oublie que je t’ai tuée» ou les confessions d’un raté

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Le romancier belge Kenan Görgün parvient à nous faire rire et frissonner avec une abracadabrante histoire de couple.
L’auteur belge Kenan Görgun ne manque ni de style, ni de rythme, ni d’imagination. (Pawel Kajak/Getty Images)
publié le 4 juillet 2024 à 8h55

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Stanley est un écrivain raté, du moins qui tarde à percer. Ce n’est pas totalement un loser puisqu’il est parvenu à séduire une femme belle et brillante. Susannah dirige sa propre entreprise de design, elle est au sommet de son art, très demandée, submergée de travail, mais n’en laisse rien paraître à la maison, s’arrangeant pour éviter de mettre la pression sur son mari. Lequel en nourrit une aigreur d’autant plus grande. Il ne se sent pas à la hauteur et la situation lui coupe tous ses moyens. «En prévision de ton retour à la maison, après une journée d’autorité exercée sans répit sur ton équipe, l’esprit dopé de projets grandioses, toi, l’étoile montante du design urbain, je suis, l’homme de maison, bouffé de trac comme un eunuque à un premier rendez-vous. Trac bien compréhensible : ce soir, j’ai compté que nous n’avons pas fait l’amour depuis quarante-huit jours, écrit Kenan Görgün dans ce roman irrésistible d’humour noir. La semaine ou la quinzaine sans se frotter sont devenues monnaie courante. Mais quarante-huit jours ? Depuis peu, je te sens rongée aussi par cette sécheresse de trique, mais