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Histoire

Paris, 1806 : Bruno Bertherat rouvre la possibilité d’une enquête

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A partir d’archives sur la découverte du cadavre d’une femme nue à Paris en 1806, l’historien rouvre un «cold case» dont on ne connaît ni la victime ni l’assassin.
La rue des Anglais vers 1866. (Paris, Musée Carnavalet – Histoire de Paris)
publié le 7 novembre 2024 à 5h07

Le mercredi 7 mai 1806, à Paris, rue des Anglais, vers 4 heures du matin, est découvert le cadavre nu d’une femme, mains et jambes liées, tête couverte, victime présumée d’un crime qui n’a jamais été élucidé. Comment le sait-on, puisque la presse n’en a pas parlé ? Par trois brefs rapports de police et surtout par le registre de la morgue, dont l’historien Bruno Bertherat est le grand spécialiste. Intrigué depuis longtemps par cette affaire, ce dernier s’est lancé sur la piste de ce cold case qui ne pouvait intéresser qu’un érudit soucieux de faire rendre aux archives la totalité de leur jus.

On songe au Monde retrouvé de Louis-François Pinagot, dans lequel Alain Corbin s’était efforcé de reconstituer la vie d’un modeste sabotier du XIXe siècle, dont il avait trouvé le nom au hasard des archives départementales. Oui, mais Pinagot avait au moins un nom, qui fournissait le point de départ de l’enquête. Ici, rien de tel : la femme nue de la rue des Anglais n’aura jamais d’identité. On songe aussi à Tous ceux qui tombent, dans lequel Jérémie Foa identifie les assassins de certaines victimes de la Saint-Barthélemy. Oui, mais ici on ne saura rien des tueurs. Jusqu’au bout, il y a d’ailleurs u