Un décor en or pour un écrivain : un train qui file dans la nuit, des passagers dans un lieu clos qui vont s’abandonner au sommeil, être surpris par un coup de foudre ou mourir sans crier gare. Combien de romans l’ont pris en marche ? La littérature ferroviaire n’a pas attendu Philippe Besson, il le sait bien. Agatha Christie, Georges Simenon, Joseph Kessel, Blaise Cendrars, Graham Greene, Martin Amis… Alors quoi de neuf avec ce Paris-Briançon, Intercités n°5 789, départ un vendredi soir d’avril à 20h52 gare d’Austerlitz ?
Pourquoi donner la fin ?
Dès la deuxième page, au fond du court prologue, on sait que le voyage va mal se terminer. «Pour le moment, les passagers montent à bord, joyeux, épuisés, préoccupés, ou rien de tout cela. Parmi eux, certains seront morts au lever du jour.» Il faut dépasser l’apparent spoiler. Vous avez affaire à un narrateur omniscient ; il regarde tout son petit monde se précipiter sur le quai et le marchepie