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«Paris, promenade dessinée» de Pierre Thiébaut, flâneries en noir et blanc

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Le cahier Livres de Libédossier
L’architecte et urbaniste Pierre Thiébaut explore la ville multiséculaire aux 80 quartiers, à l’affût de la juxtaposition des strates des siècles passés.
Extrait de «Paris, promenade dessinée» de Pierre Thiébaut. (Hazan)
publié le 7 décembre 2024 à 9h15

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Architecte du patrimoine et urbaniste en chef de l’Etat, Pierre Thiébaut s’est adonné à une entreprise colossale car les 208 pages de cet album au format à l’italienne doivent recenser quasiment un millier de dessins. Loin de l’ouvrage touristique qui célèbre les grandeurs architecturales d’une ville, ce livre est le carnet en noir et blanc d’un piéton de Paris dont l’œil et la main savent faire parler les perspectives en pointant mille détails révélateurs. Son regard est délibérément celui d’un archéologue à l’affût de la juxtaposition des strates des siècles passés qui laissent parfois affleurer autant de Paris disparus. De nombreuses cartes (jusque sur les tranches du livre) et en fin de volume un utile lexique de l’architecture, des chronologies des styles, des index de thèmes et de monuments ménagent la possibilité de nombreux autres parcours.

Boucheries gentrifiées

Pierre Thiébaut anatomise les édifices connus et méconnus de Paris par arrondissements, révélant une ville multiséculaire aux 80 quartiers qui tire son harmonie de sa diversité, du respect d’une hauteur moyenne des immeubles et du gris pigeon de ses toitures en zinc. Mais le secret de la Grande Ville est qu’elle est une multiplicité de villages qui font de son promeneur un authentique «paysan» pour citer Aragon. On y flâne du Palais Royal, énorme bord