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Pascal Quignard, la vie aux trésors

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Amour, deuil et chats, «Trésor caché» est une nouvelle échappée romanesque contemplative de l’écrivain.
Ile de Procida, avril 2019. (Vincent Migeat/VU)
publié le 1er février 2025 à 12h21

Louise enterre Peer, son vieux matou de 17 ans, près de la rive où il aimait l’attendre. Elle enfouit des oignons de dahlias sous la terre mortuaire, trouve soudain une pièce d’or, puis une boîte avec d’autres pièces, des bijoux, un lingot. Elle ne sait plus si elle doit rire ou pleurer, tout le roman de Pascal Quignard se situe dans cet entre-deux. On tombe amoureux, le deuil guette. On profite d’un coin de paradis, aux îles Phlégréennes dans la baie de Naples (où se passait déjà Villa Amalia, Gallimard 2006), une tempête dévaste. On vit avec le tendre souvenir d’une mère disparue, et celle-ci ressuscite. Le trésor sonnant et trébuchant sert d’appât, règle le problème financier des voyages de Louise, mais Trésor caché cache plus précieux. C’est une nouvelle échappée romanesque contemplative de l’écrivain, hors de sa série Dernier Royaume ou de ses essais.

1) Aimez-vous les chats ?

Il vaut mieux. Ils se faufilent aux quatre coins de Trésor caché, en esprits des lieux (à L’Aigle dans l’Orne, près de Sens dans l’Yonne, sur l’île d’Ischia, en Méditerranée), compagnons de Louise, compensation sentimentale, présence chaleureuse et sensuelle. A 7 ans, alors que sa mère venait de les quitter, son père lui avait offert un chaton à barbichette blanche, baptisé Baby Bee Biberonne. «Même une enfance horrible est un pa