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Poésie

Patti Smith : «Lire Rimbaud, c’est entendre du Coltrane pour la première fois»

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Le cahier Livres de Libédossier
Rencontre à Paris avec la chanteuse et autrice, éprise d’«Arthur» depuis ses 16 ans, autour d’«Une saison en enfer» et son «Livre de jours».
Patti Smith, poète et chanteuse américaine à Paris, en octobre 2022. (Cyril Zannettacci/VU)
publié le 27 octobre 2023 à 12h44

Patti Smith l’appelle Arthur, et entretient avec l’œuvre de Rimbaud un rapport intime depuis sa découverte, adolescente, des Illuminations. A sa manière. Sensible, fougueuse, émotive. En osmose avec son pygmalion. L’ex-égérie des années 70 a atterri la veille des Etats-Unis et entre dans la pièce avec sa petite valise de voyage. Pour le cent-cinquantième anniversaire d’Une saison en enfer, imprimé à Bruxelles en octobre 1873, la chanteuse et écrivaine américaine a accompagné le fameux recueil de photos, d’écrits et de dessins. Rimbaud, après l’altercation avec Verlaine à Bruxelles, a écrit le chef-d’œuvre à son retour à Roche, chez sa mère, à une quarantaine de kilomètres de Charleville, en pleine tempête émotionnelle. La maison désormais appartient à Patti, attachée aux lieux et aux reliques. En parallèle, elle publie aussi un Livre de jours, une photo et une pensée au quotidien. A la date du 10 novembre, une photo de Rimbaud avec la pochette de son premier album Horses, sur lequel elle figure : «L’album qui devait sortir le jour de sa naissance le 20 octobre, a été retardé et il est miraculeusement sorti le jour de sa mort.» Il y a presque cinquante ans. Entretien.

Pour l’anniversaire d’Une saison en enfer, vous rêviez de quelque chose de spécial. Pourquoi ?

J’ai fêté le cente