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Paul Auster : «homme immense», «œuvre majeure», «plus qu’un ami de la France»… L’émotion après la mort de l’écrivain

Paul Austerdossier
L’auteur américain est mort mardi 30 avril des complications d’un cancer du poumon. Il était particulièrement apprécié en France et plusieurs personnalités du monde de la culture lui rendent hommage.
Paul Auster le 14 mai 1980. (Sophie Basssouls/Bridgeman Images)
publié le 1er mai 2024 à 11h45
(mis à jour le 1er mai 2024 à 11h58)

Il laisse derrière lui un héritage de nombreux romans, poèmes et films, ainsi qu’une grande admiration. L’auteur américain Paul Auster est mort mardi 30 avril dans la soirée, à l’âge de 77 ans, des complications d’un cancer du poumon. «Paul s’est éteint ce soir, chez lui, entouré de ses proches», à New York, a rapporté une amie de la famille. L’auteur, né dans l’Etat du New Jersey en 1947, avait été propulsé sur la scène littéraire internationale par sa Trilogie new-yorkaise. Ecrivain admiré en France qu’il considère comme son «deuxième pays», il a reçu le Prix Médicis étranger pour le Léviathan en 1993.

De nombreux amoureux de sa plume lui rendent hommage ce mercredi 1er mai. A commencer par la ministre de la Culture, Rachida Dati : «Paul Auster était plus qu’un ami de la France, un amoureux de sa culture», écrit-elle dans un tweet. «Écrivain et traducteur, il a fait beaucoup pour faire connaître la littérature française outre-Atlantique. Une pensée pour ses proches, sa famille et ses amis. La culture française perd un grand passeur.»

«Ecrivain emblématique»

Françoise Nyssen, ancienne ministre de la Culture entre 2017 et 2018, s’est quant à elle émue de la mort de l’auteur au micro de France Inter, glissant qu’elle n’avait «pas tout à fait le cœur d’en parler». Avant d’ajouter : «Mais c’était un homme tellement immense qu’il faut le dire et le redire, le faire savoir et le faire lire.»

Le Festival de Cannes a lui aussi rendu hommage à Paul Auster, qui avait touché au cinéma à plusieurs reprises au cours de sa carrière en tant que scénariste. Il a contribué au film Smoke, qui dresse le portrait d’âmes perdues gravitant autour d’un débit de tabac de Brooklyn, et sa suite Brooklyn Boogie, deux films réalisés avec Wayne Wang.

«Avec la disparition de Paul Auster, l’une des voix les plus ferventes de la ville qui ne dort jamais s’est éteinte. Le talent de cet immense romancier américain, auteur d’une quarantaine de livres traduits dans le monde entier - dont la Trilogie new-yorkaise et Léviathan - avait porté jusqu’au grand écran», poste le festival sur Twitter. «Également scénariste, acteur et réalisateur, Paul Auster avait été membre du Jury des longs métrages en 1997. Grande tristesse d’apprendre qu’il nous a quittés.»

Un talent évidemment salué dans le monde de l’édition. La maison Actes Sud, qui a publié toutes les œuvres de Paul Auster en France, a réagi dans la matinée à l’annonce de la mort de l’écrivain, soulignant la «chance» qu’elle avait eu de le compter parmi ses auteurs. «Paul Auster n’est pas, dans le catalogue d’Actes Sud, un auteur parmi d’autres. Sa rencontre avec nos éditions – à l’époque presque aussi inconnues qu’il l’était lui-même dans son propre pays – date d’un voyage d’Hubert Nyssen à New York, au milieu des années 80», rappelle l’éditeur dans un communiqué. «Être son éditeur – ou son éditrice, en l’occurrence Marie-Catherine Vacher – était une chance et devint pour Actes Sud une carte de visite circulant amplement dans le cercle toujours plus large des amis de Paul Auster.»