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Vingt ans qu’on les connaît ces deux-là ! Lola Jost, l’ex-commissaire gourmande comme une chatte, accompagnée de Ingrid Diesel, masseuse le jour et reine du strip-tease burlesque au Calypso pendant la nuit. Depuis Passage du désir (Viviane Hamy) en 2004, elles arpentent les routes françaises, résolvent des énigmes, enquêtent dans tous les milieux. Parfois, elles se chamaillent, partent de leur côté mais reviennent toujours, inséparables à la vie à la mort.
Leur créatrice, Dominique Sylvain, aime les séries policières, changeant d’héroïnes quand elle sent pointer la lassitude, un jour avec Louise Morvan, le lendemain avec Bruce. Mais Ingrid et Lola sont visiblement ses préférées, avec huit épisodes bien sentis. Le nouvel opus, Périlleuses Pyrénées, reste dans la tradition. Lola n’a pas maigri et la cuisine du Pays basque lui convient tout à fait. Ingrid continue le sport à outrance et le sexe quand il se présente.
L’histoire commence dans la nature du côté de Ciboure et ses paysages bleu azur mais bien vite le ciel s’assombrit. On prend le chemin de la maison de retraite qui fait bel effet avec moulures et dorures. Pourtant, derrière la porte, lorsque les familles sont reparties chez elles, la vie des pensionnaires n’est pas rose. On pense forcément au livre de Victor Castanet, les Fossoyeurs (Fayard) qui dénonçait en 2022 la maltraitance sur les personnes âgées dépendantes. Ici, le système d’Orpéa s’appelle Novavita mais Dominique Sylvain ne cache pas ses sources. Pour en savoir plus, ses deux héroïnes décident de proposer un show musical dans l’établissement, histoire de faire sourire les vieux pensionnaires et de pousser les portes interdites.
Un faux suicide, une voleuse d’héritage, un directeur voyou, quelques gendarmes naïfs et de bons repas, la recette est enlevée, comme le rythme de ce roman qui mérite beaucoup mieux que sa couverture décourageante.