Menu
Libération
Livres

Philippe Claudel élu à la tête de l’Académie Goncourt

L’organisation qui décerne le célèbre prix littéraire chaque année a changé de président lundi, portant à sa tête l’écrivain Philippe Claudel. Il remplace Didier Decoin.
Le nouveau président de l'Académie Goncourt, Philippe Claudel, à Strasbourg en avril. (Nicolas Roses/ABACA)
publié le 14 mai 2024 à 9h37

L’Académie Goncourt, qui remet le plus prestigieux des prix littéraires français, a changé de président lundi, portant à sa tête l’écrivain Philippe Claudel à l’issue d’une élection serrée. L’auteur des Ames grises, 62 ans, a récolté cinq voix contre quatre pour un autre membre de l’Académie, Pierre Assouline.

Tous deux étaient candidats pour succéder à Didier Decoin, 79 ans, qui cédait le poste après l’avoir occupé quatre ans. Decoin avait lui-même succédé en janvier 2020 à Bernard Pivot, mort le 6 mai. L’Académie n’avait pas prévenu qu’elle remplaçait son bureau lundi soir, alors qu’elle se réunit traditionnellement le mardi. Mais, a-t-elle précisé, certains de ses membres comptent se rendre aux obsèques de Bernard Pivot, prévues dans l’après-midi à Quincié-en-Beaujolais (Rhône).

On ne savait pas non plus avec certitude que Didier Decoin, prix Goncourt 1977, allait céder la présidence. Il l’avait seulement laissé entendre, en expliquant que la charge lui paraissait «lourde». En octobre, il confirmait ce que beaucoup savaient, à savoir que deux jurés étaient intéressés par le poste. «Claudel en a envie, Assouline aussi, mais je n’ai pas l’impression qu’ils ont envie de mordre pour ça», disait-il au Nouvel Obs.

«Je vais essayer d’être un président démocrate, dont les jurés pourront être fiers. J’ai annoncé un mandat de cinq ans, au bout duquel je quitterai la présidence mais aussi l’Académie», a déclaré Philippe Claudel, lundi soir, à l’Est républicain.

Une présidence mouvementée

Les quatre prix Goncourt remis sous la houlette de Didier Decoin ont donné lieu à une histoire assez mouvementée. Le premier, en 2020, décalé de plusieurs semaines à la fin novembre, a été remis à huis clos, en raison de la pandémie de Covid-2019, à Hervé Le Tellier pour l’Anomalie.

Les deux derniers ont vu les jurés s’opposer frontalement pendant quatorze tours, avec cinq voix contre cinq. Le règlement prévoit dans ce cas que la voix du président compte double au dernier tour, ce qui a permis de couronner Vivre vite de Brigitte Giraud, en novembre 2022, puis Veiller sur elle de Jean-Baptiste Andrea, en novembre 2023.

Les deux fois, Pierre Assouline était dans le camp des déçus, ceux qui auraient préféré attribuer le prix Goncourt à Giuliano Da Empoli pour le Mage du Kremlin, puis à Eric Reinhardt pour Sarah, Susanne et l’écrivain.