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Littérature

«Plein Ciel» de Cécile Wajsbrot, crash test

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Le cahier Livres de Libédossier
Un roman enquête sur un accident d’avion dans le Sahara en mai 1961 et un recueil d’essais.
Cécile Wajsbrot, à Paris en mars 2021. (Samuel Kirszenbaum/Libération)
publié le 5 avril 2024 à 14h12

Dans une interview à Libération en 2021, la romancière et traductrice Cécile Wajsbrot parlait des «métaphores obsédantes». Et elle faisait référence dans son propre travail à sa fascination pour l’eau, les phares. L’année d’après, paraissaient regroupés dans un seul ouvrage, titré Haute Mer, cinq de ses romans déjà publiés et tournant tous autour de la thématique de l’art. Aujourd’hui sort Plein Ciel, un roman enquête sur un crash d’avion en 1961 qui entraîna la mort d’une figure aimée. Passer de l’élément aqueux à l’éther, faut-il y voir une page tournée, une rupture ? Eh bien non, la clé (des songes) ou plutôt le promontoire, se trouve chez Victor Hugo cité plusieurs fois. A mi-parcours de son livre, Cécile Wajsbrot mentionne l’avant-dernière partie de la Légende des siècles. Elle est divisée en deux temps, «Pleine Mer» et «Plein Ciel» : les deux peuvent marcher de pair.

Ceci n’est qu’un exemple du plaisir qu’il y a à lire ce nouveau roman qu’il faut aborder en restant vigilant. Les références littéraires, les incises, les chemins de traverse font penser à un jeu de piste. Il est mené par une «femme sans âge», sur les talons de laquelle marche une autre narratrice semble-t-il, une voix sortie d’un chœur façon antique. Reste au lecteur à se mettre à la suite des deux femmes l’une filant l’autre, av