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«Plus noir que noir», dans la marmite d’imagination de Stephen King

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Un recueil de douze nouvelles du pape du thriller horrifique avec des héros ordinaires, dépassés par les événements, et seuls.
Stephen King en 2013. (Francois Sechet/Bridgeman Images)
publié le 28 mars 2025 à 14h06

Stephen King : 77 ans, plus de soixante romans et quelque 200 nouvelles au compteur. De quoi ne plus escompter du pape du thriller horrifique le renouvellement permanent, plutôt la variation. C’est sans compter son imagination. Elle est son grand pouvoir, intarissable, audacieuse, il la déploie à partir de petits riens jusque dans la science-fiction avec tant de naturel qu’on n’a jamais été aussi près de croire au paranormal. Sorcier ! King semble passer le monde au microscope, effectuer des prélèvements et les réinjecter dans la marmite en constante ébullition de sa fiction, pour des récits aux airs de fables existentielles. La preuve avec Plus noir que noir, recueil de douze nouvelles.

Qui croire ?

King a le chic pour semer le doute voire la déroute en une phrase. Comme «Je mentais, et je pense qu’elle le savait». C’est Mark Carmody qui parle, dans la première nouvelle, «Deux crapules pleines de talent». Fils d’un écrivain à succès et retraité, il assiste le vieil homme en perte d’autonomie. Et voilà que débarque une journaliste, qui insiste pour interviewer Laird Carmody sur son amitié avec un autre artiste fameux, feu le peintre David «Butch» LaVerdiere. Ces deux gars de la campagne (le Maine, patrie de Stephen King) sont devenus du jour au lendemain des icônes culturelles. Comment est-ce possible ? Le vieil homme élude, semble lui-même effrayé par la réponse : leurs dons sont un cadeau littéralement tombé du ciel. Qui croirait cette vérité ? De même, les ennuis p