Dans le classement des meilleures ventes en librairie – où il ondoie cette semaine autour de la vingtième place –, la seule apparition de son nom fait sourire. Il s’appelle «Poisson-Fesse» car «il a une tête de fesses» – et d’ailleurs «tout le monde le lui dit», même ses copains. En vrai, il s’appelle Damien, mais ça, on l’apprendra plus tard, à la moitié, quand notre héros tout rond et tout rose, en laissant les moqueries derrière lui, aura rencontré Steven, un poisson-tomme de Savoie qui lui propose «une partie de raclette» au fond de l’océan. Ceci n’est pas le compte rendu d’un mauvais rêve lié au trop-plein de fruits de mer pendant les fêtes, mais la trame d’un album jeunesse au succès continu depuis sa sortie en juin 2024 avec, à date, quelque 33 000 livres vendus et un cinquième tirage (le plus important) de 20 000 exemplaires lancé en décembre – à point pour faire marrer petits et grands sous le sapin.
Comment mesurer le succès ?
Créée en 2013, Les Fourmis rouges, la maison indépendante derrière l’album, publie une douzaine de livres par an. «On est une toute petite structure, raconte à Libération sa fondatrice Valérie Cussaguet, alors Poisson-Fesse qui nous arrive dessus c’est quelque chose de formidable et d’assez inattendu.» L’éditrice avait certes «déjà fait des 30 000, mais pas en six mois – en six ans plutôt. Ce qui fait l’énorme succès de Poisson-Fesse, c’est la rapidité.» Avant celui-ci, il y avait eu celui de Paniqu