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Littérature

«Pour Britney» de Louise Chennevière, la période strass rose

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«Pour Britney», inspiré par la chanteuse américaine Britney Spears et écrit à la première personne, interroge les rêves d’une enfance.
Louise Chennevière chez elle à Paris, le 29 août. (Jérome Bonnet/Modds)
par Thomas Stélandre et photo Jérome Bonnet
publié le 6 septembre 2024 à 15h24

Que laisse-t-on derrière soi de la jeunesse, empaqueté en lisière, trésors, casseroles ou gros dossiers ? C’est un texte qui semble partir de zéro comme on fait place nette, en disant d’entrée ce qu’on sait peut-être mais comme on ne l’a semble-t-il jamais lu, avec sa chorégraphie d’abord tâtonnante, son propre rythme un peu brisé : «C’est une drôle de chose que l’enfance, c’est, la chose la plus loin et peut-être, la plus proche. Je sais de source vive que, de certaines enfances on ne se remet pas.» Celle qui dit «je» retrouve la sienne, conservée depuis plus de vingt ans «dans un box triste d’un entrepôt triste» le long du périphérique, attendant là d’être jugée par l’adulte – car enfin, que c’est idiot, une enfance, ses marottes et ses rêves. Dans l’un des cartons, il y a «celle que j’étais alors», la photo d’une petite fille tout sourire, prise lors d’une fête, probablement sa première, où elle avait beaucoup dansé et où elle arborait pas peu fière un t-shirt à l’effigie de son idole, «Britney», en strass rose. Cette femme-là, «la seule que de toute ma vie, j’aie jamais voulu être», ce n’est pas rien tout de même, abandonnée ici «parmi les choses que j’avais appris à mépriser».

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Qui sont nos modèles, où sont-ils ? Après Britney Spears, il n’y eut que des hommes admirés et, lorsque c’étaient des femmes, ça ne donnait pas envie, «car c’était toujours, folie et solitude», bien souvent suicide. Page 21, depuis ce constat,