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«Premières plumes» de Charlie Gilmour lu par Arthur Quaranta, chef opérateur

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Chaque semaine une lectrice ou un lecteur chronique un coup de cœur. Aujourd’hui, un fils en manque de père et un oiseau espiègle.
Charlie Gilmour et son corvidé. (Polly Samson/Editions Metailie)
par Arthur Quaranta, chef opérateur
publié le 27 avril 2025 à 10h48

Il y a quelques jours, autour d’une pinte de blonde, mes amis me demandaient quel genre de père j’allais devenir. Père autoritaire ou laxiste ? Père empoté ou père poule ? Les postes à pourvoir sont nombreux… La naissance de mon fils est imminente et en attendant qu’il déboule dans l’univers, je me lance dans la lecture de Premières Plumes de Charlie Gilmour, qui nous offre une réflexion sur la paternité.

Avant que son roman ne devienne un best-seller en Grande-Bretagne, Charlie Gilmour était surtout connu pour avoir profané, lors d’une manifestation estudiantine, un monument aux morts dans le centre de Londres en 2010. Dans un élan de bêtise et galvanisé par la foule, le voilà pris en photo par la presse en train d’agripper le drapeau britannique, accroché sur le célèbre cénotaphe. Quelques instants plus tard, il nargue le prince Charles tentant de quitter son palais dans sa Rolls-Royce, en sautant sur le capot d’une de ses voitures de sécurité ! C’est ainsi qu’il fera la une des journaux avant d’écoper d’une peine de prison. Mais le destin fait bien les choses. Il faut croire que l’on peut très bien passer en quelques années de jeune adulte écervelé à écrivain à succès. Charlie Gilmour [fils adoptif de David Gilmour, musicien de Pink Floyd, ndlr] raconte cet épisode dans ce premier roman autobiographique. Il y fait un examen de soi. «Comment rationaliser l’irrationnel ? […] Penser que j’ai fait toutes ces choses est effrayant.»

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