Sept mille huit cents signes par semaine, rendu chaque lundi matin, parution le jeudi sur deux pages dans le papier, «à l’ancienne». C’était un travail de journaliste, de chroniqueur judiciaire précisément. Emmanuel Carrère a couvert au jour le jour, du 2 septembre 2021 au 7 juillet 2022, un procès-monstre sur le monstrueux, les attentats du 13 novembre 2015. Ses livraisons hebdomadaires sur le «V13» se fondent aujourd’hui dans un livre, augmenté d’un tiers de ce qui est paru dans le journal. On connaît bien dans la presse la servitude de l’espace restreint et la frustration de devoir faire des choix dans des notes griffonnées sur le moment et remises en forme dans l’urgence. V13 s’annonce donc comme autre chose qu’un recueil et du déjà lu. Il est d’ailleurs sous-titré Chronique judiciaire, un singulier effaçant la temporalité feuilletonesque. Un écrivain qui assiste pendant dix mois à un procès historique en rend-il compte de la même manière qu’un journaliste ? L’auteur de Yoga et réalisateur de
Chronique
Procès du 13 Novembre: avec «V13», la parole est à l’écrivain
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Paris, 17 novembre 2021, un avocat de la défense au procès des attentats du 13 novembre 2015. (Marc Chaumeil/Libération)
publié le 31 août 2022 à 20h36
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