«N’a en réalité pas paru en librairie.» Ces mots, tracés en lettres capitales sur l’un des jeux d’épreuves retrouvé de la Couronne de pines, dit tout du drôle de destin du roman érotique de François-Paul Alibert. Ecrit en 1934 puis réputé perdu, il vient de sortir aux éditions associatives GayKitschCamp, spécialisées dans la remise au jour de textes à thématique homosexuelle. Jean-Marc Barféty, chercheur indépendant et collaborateur de la maison, revient sur les circonstances de cette redécouverte.
Comment ce texte est-il finalement parvenu jusqu’à nous ?
C’est une histoire un peu mystérieuse. En février 1934, François-Paul Alibert écrit à André Gide que la Couronne de pines paraîtrait sous peu. Ensuite, on ne sait pas ce qui s’est passé. Des sources parlent d’une descente de police chez l’imprimeur ; d’autres, à la douane. Je n’ai pas plus d’informations. Ce qui est sûr, c’est qu’il existait un premier jeu d’épreuves d’imprimerie, puis un second, plus complet, corrigé. Mais leur histoire n’est pas connue. Soit Alibert les a eues en main, soit elles sont restées chez l’imprimeur. En 201