On tente une évaluation au doigt mouillé : deux à trois kilomètres. Soit la longueur de la queue qu’on a observée à plusieurs reprises de vendredi à dimanche, autour du Palais de la Bourse. Epicentre du festival Quais du polar de Lyon, le beau rectangle conçu par René Dardel était tout bonnement cerné par ses prochains visiteurs et son rez-de-chaussée, où les auteurs signent, a pris dès le premier jour des allures de ruche. La manifestation qui fête ses 20 ans a beau faire un carton depuis une décennie, on n’avait jamais vu ça. On est d’accord avec Caryl Férey (Série noire), pilier de Quais depuis l’origine, épaté : «Tant de gens qui patientent des heures, sans s’énerver, pour acheter des livres ou nous écouter jacasser, c’est dingue !»
Dans le «bordel» américain
Dès vendredi aussi, il valait mieux se pointer tôt aux tables rondes : à l’hôtel de ville, pour celle qui avait pour thème l’élection américaine, l’attente commençait dès le franchissement des grilles qui mènent à la maison commune. Il faut dire que le plateau d’auteurs était étoilé : S.A. Cosby, Dennis Lehane, John Grisham, Gabino Iglesias. Ce dernier est une valeur montante et le souligne – «Je suis en plein syndrome de l’imposteur […], je suis indiscutablement celui qui vend le moins parmi nous, achetez mes livres !» Originaire de Porto