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Essai

«Quand on tombe amoureux, on se relève attaché» : l’amour-chaîne, selon Boris Cyrulnik

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Le cahier Livres de Libédossier
Le psychiatre approfondit son travail sur l’attachement.
Cyrulnik se demande si la responsabilité qu’ont les hommes et les femmes de leurs choix amoureux ne se paie pas en «bouffées d’angoisse». (AFP)
publié le 27 mars 2025 à 4h59

Contrairement à ce que son titre peut laisser croire, le nouvel essai de Boris Cyrulnik n’a pas pour thème la transformation de l’amour conjugal en attachement ; du moins, ce n’est pas directement son sujet, même si de ce phénomène, connu, il est aussi question. L’attachement est la ligne de force de ce livre, comme d’ailleurs des précédents de l’auteur qui se définit joliment comme «un praticien de l’attachement». Mais de ce texte qui connaît un grand succès en librairie, on n’identifie pas tout de suite le cœur, tant sont nombreuses les pistes, les sciences et les sources citées. Il convoque l’éthologie, la psychanalyse, la biologie, l’imagerie neuronale, les études sociologiques récentes, des historiens et quelques patients qu’il a suivis. La documentation est riche. Parfois, pourtant, l’auteur ne s’embarrasse pas de sources, comme lorsqu’il écrit qu’aujourd’hui, «40 % des otages israéliens prennent la défense de leurs ravisseurs» et qu’ils souffrent du syndrome de Stockholm. Quand on tombe amoureux, on se relève attaché est aussi broussailleux qu’attachant. Psychiatre, éthologue et psychanalyste, Boris Cyrulnik, né en 1937, devenu celui qu’il est après une enfance tragique, est ap