Le prix Nobel de littérature a été décerné, cette année, au dramaturge norvégien Jon Fosse pour l’ensemble de son œuvre, un inconnu à mes yeux. Il me faut derechef combler cette lacune. J’opte pour deux pièces : Et la nuit chante et Hiver. Deux découvertes donnant à voir la banalité du quotidien sur une scène où les acteurs pourraient être vous ou moi. Un décor minimaliste. Des phrases incisives, répétitives, provoquent la vibration du texte ; parfois, un seul mot suffit à peindre l’atmosphère.
Dans la première, Et la nuit chante, le «oui» traduit l’inertie d’un jeune homme lisant dans un salon à longueur de journée, un écrivain en quête de reconnaissance au manuscrit moult fois refusé, face à une jeune femme, debout, lassée par les habitudes prises au sein du couple, «je ne supporte plus ça». Une situation ponctuée par des silences chargés d’émotion rompus par les pleurs d’un bébé dans son berceau. Même les parents du jeune homme venus voir leur petit-fils ressentent le malaise et ne s’attardent pas. Des syllabes claquent, résonnent au tréfonds de mon âme ; j’assiste au désarroi du jeune homme, «non, ne t’en va pas, reste».
Dans l’autre, Hiver, le texte concis relate la rencontre entre un homme marié et une femme, désemparée, assise sur un banc, dans un parc, un c