Quatre-vingt-dix-neuf ans après sa parution, est traduit Qui a écrit Trixie ?, roman du peu célèbre Anglais William Caine, né en 1873 et mort en 1925. Pourquoi ? Parce que la nouvelle maison d’édition Aux Feuillantines (il y a en épigraphe ce vers et demi de Victor Hugo tiré du poème du même nom, dans les Contemplations : «nous regardions souvent / Sur le haut d’une armoire un livre inaccessible») a créé une collection intitulée «Dans la bibliothèque de…» et que, dans la bibliothèque de Vladimir Nabokov, figurait ce livre. En vérité, ce n’est pas tant dans celle de l’écrivain lui-même que dans celle de son héros Sebastian Knight (dans le roman de 1939 la Vraie vie de Sebastian Knight) qu’on trouve ce titre que Nabokov a bien dû lire pour le placer là, dans son quatrième chapitre, parmi quelques chefs-d’œuvre et entre un dictionnaire anglais-perse et Alice au pays des merveilles.
Qui a écrit Trixie ? est un roman satirique qui se moque avec un humour continu des ecclésiastiques, des poètes, des Premiers ministres, des amis, des mariés, des détectives, des pères, des filles, en un mot de l’ensemble de la société, mais surtout des romanciers. Un archidiacre a écrit un roman. Pour l’avenir de sa carrière ecclésiastique (il court après une prestigieuse promotion), il lui est interdit