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Interview

Rachel Kushner : «Je ne suis pas une flic sous couverture»

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Rencontre avec l’autrice américaine autour de son quatrième roman, «le Lac de la création», inspiré par l’affaire Tarnac, où une ex-agente du FBI infiltre une communauté d’éco-activistes du Sud-Ouest.

Rachel Kushner à Paris, le 20 janvier 2025. (Sara Imloul/Libération)
ParThomas Stélandre
photo Sara Imloul
Publié le 24/01/2025 à 15h50

Sadie Smith (dont le nom n’est pas sans rappeler celui d’une romancière britannique célèbre) est une fiction. Virée du FBI, l’ex-agente est envoyée dans le sud-ouest de la France par on ne sait trop qui (un organisme privé ? l’Etat ?) avec pour mission d’infiltrer une communauté d’éco-activistes et d’anticiper (d’encourager ?) des actions violentes. Pour remplir son contrat, Sadie intrigue et lit les mails que le leader de la communauté, un certain Bruno Lacombe, envoie à ses ouailles depuis la grotte (la région en compte beaucoup) où il s’est retiré voilà des années. Dans de brefs chapitres, leurs deux voix résonnent et se répondent. Il y a également ici, et entre autres, des hommes de Néandertal avec le visage de Joan Crawford, Louis-Ferdinand Céline, Guy Debord, les Daft Punk et un écrivain médiatique qui fume «en tenant sa cigarette entre le majeur et l’annulaire».

Le Lac de la création, best-seller outre-Atlantique, bouillonnant creuset d’influences entre roman noir et satire politique, ne ressemble à rien de connu. On y nage agréablement en surface et on plonge tête la première dans ses profondeurs – avec, au programme, rien de moins que les origines de l’humanité. Son autrice, Rach