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Roman

Ramsès Kefi, une mère au large 

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Dans «Quatre jours sans ma mère», premier roman, une cité fictive de banlieue, baptisée la Caverne, voit le désarroi puis la renaissance d’un Tanguy franco-tunisien.

Ramsès Kefi en avril 2024 à Paris. (Philippe Matsas/Editions Philippe Rey)
Publié le 29/08/2025 à 13h45

Salmane se repent : «Je suis un sous-fils.» Et il continue plus loin : «Je suis un copain moche.» Pour le garçon de presque 40 ans qui vit toujours chez ses parents, dans une chambre au papier peint à Schtroumpfs, la disparition de sa mère est un tremblement de terre. Amani a quitté l’appartement de la cité HLM où elle vit depuis quarante ans avec Hédi, son mari. Un départ sans signe annonciateur : comme tous les lundis elle a laissé sur la gazinière une marmite pleine de pâtes rouges à la tunisienne. Seul un bref mot indique qu’elle est partie mais reviendra, elle ne dit pas où, ni avec qui, ni pourquoi.

Faut-il prévenir le service des disparitions inquiétantes ? Comment enrayer les ragots dans la cité ? Comment contenir le désespoir du père, qui au bout d’un jour enlève son alliance et mène une razzia destructrice dans l’appartement à coups de tournevis ? Salmane va enquêter. Il y a une histoire de chat perdu, d’amitié fusionnelle puis distendue avec une femme appelée Maria, et un amas de déceptions domestiques pour cette femme de ménage à la retraite. Amani, 67 ans, ne compte pas quand il s’agit