Il n’est pas anodin qu’en ce début 2025 l’on célèbre à la fois le 150e anniversaire de la naissance de Maurice Ravel, le compositeur français le plus joué au monde, et le 100e anniversaire de la naissance de Pierre Boulez, icône de l’avant-garde, disparu en 2016, dont la musique échoua à s’imposer de son vivant et, à en croire les statistiques de son éditeur, aurait déjà sombré dans l’oubli. Selon une certaine doxa «progressiste», entretenue par le théoricien André Boucourechliev, Boulez aurait été un debussyste, inspiré, entre autres révolutions formelles, par celle qu’initia le compositeur du Prélude à l’après-midi d’un faune alors que, fils d’ingénieur comme Ravel, il s’est totalement identifié à ce dernier, encore perçu aujourd’hui comme un artisan soucieux de raffinement et de perfection technique. En plus d’avoir gravé certaines de ses œuvres, comme Ma Mère l’oye et Daphnis et Chloé, avec une minutie et un souci poétique confondants, Boulez a mis en musique, comme Ravel, des poèmes de Mallarmé et a composé, toujours comme lui, des pièces répondant chacune à une problématique différente, refu
Plaidoyer
Maurice Ravel, pas que pour les nuls
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Le musicien et pédagogue Karol Beffa livre un ouvrage d’initiation à l’œuvre du compositeur, dans lequel il déconstruit également la doxa selon laquelle il aurait été moins novateur que Debussy.
Maurice Ravel en 1928. (Bridgeman Images)
ParEric Dahan
Publié le 26/03/2025 à 18h47
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