Qui diable a dessiné des fesses ? Qui diable a dessiné et envoyé des fesses ? ! Quand Renard déplie le papier, c’est la stupéfaction. Comme chaque année, le jour de son anniversaire, il se rend avec impatience à la boîte aux lettres découvrir la carte envoyée par sa mémé pour l’occasion. Sauf que cette fois, à la place d’un mot tendre de son aïeule, il tombe sur… un postérieur. Un derrière rouge et rebondi crayonné sur une feuille, comme un crachat au visage en ce jour si spécial.

Hors de question de laisser passer ça : ni une, ni deux, Renard fonce dire le fond de sa pensée à l’autrice de cette sombre missive. C’est la moufette, c’est sûr ! Un courrier aussi dégoûtant ne peut venir que d’un être dégoûtant. Malheureusement, la confrontation l’innocente bien vite… Le hibou, alors ! C’est sûr, c’est le hibou, assure la moufette, il file la frousse avec ses hululements nocturnes et ses yeux qui brillent dans le noir. Mince, encore raté : le pauvre rapace est juste obnubilé par sa nouvelle cravate, il n’a pas d’espace mental disponible pour faire des crasses aux autres animaux de la forêt. L’enquête se poursuit, les accusations tombent, les acquittements aussi. Qui diable a dessiné des fesses ?

Drôle d’histoire que Renard, la lettre et les affreux. Les superbes illustrations, dynamiques, minutieuses et immersives, accompagnent une intrigue barrée et des dialogues qui ont le mérite de l’inattendu (gros coup de cœur pour le «gros fessou» et le craquage du Renard beuglant sur le hibou : «On s’en tamponne de ta cravate, gros poussin !» qui laisse à penser que quelques séances de gestion de la colère ne seraient sûrement pas de trop pour le canidé).

Cette quête humoristique a en outre une portée morale, venant rappeler que le jugement hâtif n’apporte jamais rien de bon. Et qu’un cul sur un papier, ça peut rapprocher.