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Rencontre avec le romancier autrichien Reinhard Kaiser-Mühlecker: «Chez nous à la ferme, on ne parlait jamais du passé»

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Le cahier Livres de Libédossier
Avec «Braconnages», et après «Lilas rouge» et «Lilas noir», l’écrivain, qui partage sa vie entre l’écriture et l’agriculture, continue de sonder un pays hanté par les crimes nazis.
Paris, le 5/04/2024. Reinhard Kaiser-Mühlecker, écrivain (Samuel Kirszenbaum/Libération)
publié le 12 avril 2024 à 12h36

C’est une sorte de caméo, de brève apparition à la Hitchcock. Dans Braconnages, le troisième roman traduit de Reinhard Kaiser-Mühlecker, un personnage de Lilas rouge et Lilas noir, publiés chez Verdier, surgit dans une fête campagnarde. Il s’appelle Ferdinand Goldberger et ceux qui ne sont pas des primo-lecteurs de l’écrivain autrichien apprécieront le clin d’œil et la filiation entre ces livres hantés par le passé nazi du pays. Reinhard Kaiser-Mühlecker, né en 1982, a publié huit romans et un recueil de trois grosses nouvelles. Fils de paysans en Haute-Autriche, il a repris la ferme familiale comme son personnage principal, Jakob, tout en poursuivant son travail d’auteur. Nous l’avons rencontré chez Gallimard, son nouvel éditeur.

Lilas rouge nous confrontait à des événements violents puisqu’il démarrait au début des années 1940. Dans ce nouveau roman, la violence peut apparaître au lecteur plus intime…

Le thème de la violence est lié à l’histoire, au thème de l’héritage. C’est un sujet qui a toujours été central dans mes livres. Comme malgré soi, on est dépositaire des destructions du passé. C’était le cas dans Lilas rouge et