Trahir. Le verbe revient à plusieurs reprises dans ce récit personnel qui se lit comme un chant contre l’oubli et contre la répression. La longue – ou la grande – trahison aurait d’ailleurs pu être le titre de ce Requiem que signe Dorian Malovic, journaliste au quotidien la Croix, aujourd’hui en poste au Japon. En homme blessé, «dévasté par la destruction de Hongkong», il s’est plongé dans ses carnets, ses souvenirs, a retrouvé des amis et ses contacts, avant de repartir dans cette région administrative spéciale (RAS) reprise en main par la Chine de Xi Jinping.
En «Hongkongais d’adoption», «séduit, ensorcelé, happé» par ce territoire unique, longtemps espace de liberté du monde chinois, il raconte cet attachement passionnel, cette histoire particulière qui le fait vibrer depuis une quarantaine d’années et le ramène dans la baie de Kowloon. Surtout, depuis sa fenêtre hongkongaise, il revisite l’évolution de la Chine au moment où l’on commémore le 35e anniversaire de l’écrasement du printemps de Pékin, place Tiananmen le 4 juin 1989.
«Asie poudrière»
Hongkong est un embarcadère pour un voyage sans retour vers «l’inéluctable», vers