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Critique

«Rester vivant jusqu’au bout», le livre de la jungle amazonienne

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Le pilote brésilien Antonio Sena a survécu trente-six jours dans la forêt amazonienne après le crash de son avion en janvier. Il en tire un récit édifiant.
«L’Amazonie, c’est plusieurs forêts en une. J’ai trouvé des marais, sans eau, avec beaucoup de boue, où on s’enfonce très profondément, une forêt sombre», raconte le pilote survivant. ((c) Matthijs Kuijpers / Biosphoto/(c) Matthijs Kuijpers / Biosphoto)
publié le 2 décembre 2021 à 15h58

Antonio Sena est un survivant. En janvier de cette année, le moteur de son avion, un Cessna 210, cesse de fonctionner alors qu’il survole la jungle amazonienne. Il se crashe. Miracle, le pilote réussit tant bien que mal à racler le sommet des arbres à açaï – dont les baies rouges servent à faire des jus de fruits, il est également appelé «arbre de vie» – puis à plonger dans un bras de rivière. Il en sort sans blessures. Commence alors une terrible épreuve dans la partie la plus sauvage de l’Amazonie brésilienne. Sous une pluie ininterrompue. Survivre, seul, en s’alimentant en observant ce que mangent les singes, en construisant des abris de fortune pour repousser les prédateurs, en s’émerveillant, aussi, devant la beauté de la forêt…

Ce livre est l’histoire d’un homme courageux et tenace qui comprend vite qu’il devra se sauver tout seul. «Mon salut ne viendra pas de l’extérieur. Il me faut forcer le destin. Je dois puiser au fond de moi la force nécessaire. Et je sais que j’y parviendrai. Parce que tout semble jouer contre moi et que je n’ai pas le choix.» Qui puise au fond de lui-même le meilleur pour se tirer de ce très mauvais pas. «On ne peut pas dépasser ses propres limites si on cède à la peur, écrit Antonio Sena. Pour être capable de la surmonter et d’affronter les défis, de lutter au quotidien, on a besoin d’une force en laquelle puiser pour continuer.»

«Plusieurs forêts en une»

Une force, mais pas seulement. La «cabosse» des cacaoyers, les «taperebas», fruits riches en vit