La paléontologie et le pénitentiaire sont généralement deux domaines séparés. Il se trouve que, en creusant un tunnel pour s’évader, le héros de Sur un os, roman du chilien Ricardo Elías né en 1983, tombe sur un os qui est une chance et se révèle une multitude d’os, de dinosaure qui plus est. C’est une occasion de s’évader en restant prisonnier. Une longue citation permet de saisir à la fois le ton et l’esprit du roman, son ironie, sa logique et son humour. «Jamais il n’aurait cru ressentir quelque chose de cet ordre dans la prison. J’aurais dû être paléontologue plutôt que délinquant, pensa-t-il. Même si l’un n’empêchait pas nécessairement l’autre. Il aurait très bien pu être à la fois paléontologue et délinquant. On ne choisit pas de devenir délinquant, on le devient par la force des circonstances. Il n’y a pas beaucoup d’enfants dans le monde qui répondent “je veux être un délinquant” quand on leur demande ce qu’ils voudront faire quand ils seront grands. A sept ans, Lalo répondait qu’il voulait être un politicien ; “un délinquant, quoi”, lui répondait-on du tac au tac. Ce genre de choses marque un enfant.» Un dinosaure va ainsi se trouver reconstitué dans une cellule, symbolisant le mariage de l’antique et du moderne. Un des prisonniers est incarcéré malgré «un plan novateur qui avait fini par poser les bases du braquage moderne». «Putain de sa mère», crie un autre en découvrant l’animal en ce lieu, pris «par une sensation fulgurante que l’
Comment ça s'écrit
Ricardo Elías, braqueurs et brachiosaures
Article réservé aux abonnés
Le cahier Livres de Libédossier
Réplique d'un squelette de dinosaure au Musée américain d'histoire naturelle de New York en 2016. (Spencer Platt/Getty Images.AFP)
par Mathieu Lindon
publié le 3 novembre 2023 à 16h05
Enquête Libé
Dans la même rubrique