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Richard Powers : «De la beauté restera à trouver dans le monde de demain»

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Le cahier Livres de Libédossier
Entretien avec l’écrivain américain autour d’«Un jeu sans fin», roman qui s’intéresse à l’inframonde du vivant et traite le thème des mers à travers un archipel polynésien menacé par des milliardaires libertariens.
Richard Powers à Townsend, Tennessee, en août 2021. (SHAWN POYNTER/NYT-REDUX-REA)
publié le 7 février 2025 à 13h23

«Elle souriait comme si le monde était déjà fini.» Elle : Evie Beaulieu, océanographe pionnière qui après avoir passé sa vie à plonger dans les mers autour du monde est venue communiquer avec les raies manta peuplant les récifs autour de Makatea. Etrangère mais accueillie par la communauté de cet atoll de l’archipel des Tuamotu, elle n’ignore rien du nouveau défi qui s’impose au peuple Paumotu, six décennies après la fin de l’exploitation des roches phosphatées qui a changé le visage de l’île à tout jamais. Todd Keane, magnat de la Silicon Valley qui a fait fortune avec un réseau social avant d’investir dans les intelligences artificielles, a récemment fait la proposition d’investir à Makatea des ressources pour ériger au large des plateformes d’habitation sur la mer – selon le principe cher à Peter Thiel et à d’autres milliardaires libertariens du seasteading. Voici le point de départ d’un Jeu sans fin, nouveau roman à la structure secrètement sophistiquée de Richard Powers, le quatrième depuis The Gold Bug Variations (1991) à s’intéresser spécifiquement à l’inframonde du vivant, et le premier au «pays bleu», celui des mers et océans.

Devenu auteur à succès depuis l’Arbre-monde