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Roman

«Rien n’est plus grand que la mère des hommes» : judiciaire de famille

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Le cahier Livres de Libédossier
Une journaliste couvre un procès et se débat avec sa vie personnelle dans le nouveau roman de Diana Filippova.
Diana Filippova à Paris, le 16 décembre 2024 (Samuel Kirszenbaum)
publié le 15 février 2025 à 11h18

Quand la fiction s’intéresse à notre profession, que ce soit un film, une série ou un livre, on ne peut s’empêcher de regarder les premières minutes ou lire les premières pages avec nos lunettes de concernés, à l’affût du petit détail sortant de notre réel à nous, pour juger si tous les effets de vérité ont été respectés. Ça passe ou ça casse. Quand ça passe, on oublie les mini-erreurs pour se laisser emporter par le mouvement, les émotions, l’intensité.

C’est le cas avec Rien n’est plus grand que la mère des hommes de Diana Filippova et dont le titre vient d’un poème de l’Américain Walt Whitman. L’autrice de 38 ans est touche à tout, essayiste, cofondatrice de Place publique, ancienne conseillère d’Hidalgo, s’intéressant autant à l’avenir de l’économie numérique qu’à celui de la Russie (par ses origines), ou n’hésitant pas à se plonger dans une dystopie politique d’ultragauche. Dans son nouveau roman, elle suit Emmanuelle Borgia, son héroïne, une chroniqueuse judiciaire chargée de couvrir un procès aux assises de Chambéry, en Savoie.

«Plus personne ne s’intéresse à la chronique»

Emmanuelle ne va pas bien. Professionnellement, elle est en rupture de ban avec sa hiérarchie, après une erreur lors