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Libération
Déambulation

Robert Bober, Zozo l’orphelin du Vél d’Hiv et autres récits

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1942 est au cœur du nouveau livre du réalisateur et écrivain, ouvrage titré «Il y a quand même dans la rue des gens qui passent », un emprunt au poète Pierre Reverdy.
Robert Bober avec ses parents et sa sœur devant la boutique familiale à Paris en 1937. (Robert Bober. P.O.L)
publié le 24 novembre 2023 à 11h45

Robert Bober ne lâche pas la main du passé. Il y déambule dans chacun de ses livres et dans celui-ci encore, avec légèreté, mais à travers des événements graves : la mort, la séparation d’un enfant de 11 ans et de ses parents sur le point d’entrer au Vél d’Hiv en 1942, le fait d’être orphelin et de n’avoir personne à qui écrire quand arrive l’heure du courrier dans un foyer pour enfants de déportés. Il y a quand même dans la rue des gens qui passent, dont le titre est emprunté à un poème de Pierre Reverdy, progresse juché sur des retours, délicatement. Bober cite d’ailleurs le début de la Ronde, de Max Ophüls, film adapté de la pièce de Schnitzler : «J’adore le passé, c’est tellement plus reposant que le présent et tellement plus sûr que l’avenir.» Tout le monde ne pourrait pas en dire autant, tout le monde ne s’arrange pas aussi facilement avec le tragique passé. Dans ce livre illustré, sans que ce soit systématique, par des dessins et des photographies, Robert Bober s’adresse à Pierre Dumayet (1923-2011). L’homme de télé était déjà la figure centrale de Par instants, la vie n’est pas sûre (P.O.L,