Un adolescent amoureux : le titre du deuxième roman de Robin Josserand pourrait ouvrir sur un texte joyeux ou idéaliste, mais pas du tout. Comme dans Prélude à son absence, le narrateur n’a pas l’homosexualité gaie ni fière. Et ce n’est pas son environnement parental ou géographique qui transforme l’enfer en paradis. Robin Josserand, qui vit maintenant à Lyon, est né «au début des années 1990» et a grandi au Creusot. Description de sa région par le narrateur. «Ça pue le terroir. […] Si l’on était aux Etats-Unis, il y aurait une tuerie de masse tous les trois jours.» Pour ses proches, «il s’agit juste d’un lieu un peu perdu. Pour moi, c’est l’enfer. L’envers du monde». «Parfois, je rêve de fugues grandioses. […] J’aimerais m’enfuir, coucher avec les garçons de toutes les vallées du coin. Mais cet endroit n’est pas fait pour la fugue.» Pour quitter cet enfer, le narrateur se trouve son paradis peu fait pour séduire sans fin l’ensemble des êtres sexués ni même des homosexuels. Ah, Internet. «Des scènes qui m’éblouissent. Qui me rendent heureux. Ça me sauve la vie. Ça remédie au réel. Je bénis ces images. Je bénis pour toujours la pornographie.» A la fin, est reproduite une nouvelle prétendument écrite plus tôt par le narrateur et qui est une sorte de résumé à grand
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Robin Josserand, porno et son complexe
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Le cahier Livres de Libédossier
On peut être amoureux sans perdre la tête ni l’odorat. (Miguel Sotomayor/Getty Images)
par Mathieu Lindon
publié le 27 septembre 2024 à 13h20
Enquête Libé
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