Sauf erreur, à part une réédition de Méditation sur la difficulté d’être en bronze chez 1001 Nuits (80 pages petit format, préface et postface incluses), le monde éditorial a passé sous silence le centenaire de Roland Dubillard (la Maison de la poésie, à Paris, a cependant rendu hommage à «l’effaré prodigieux»). Le dramaturge, acteur, poète, homme de radio, metteur en scène et nouvelliste a sa part dans ce relatif oubli, vu son angoisse face à ce que son commentateur Robin Wilkinson appelle «le circuit commercial» et sa propre capacité à se trouver sans cesse en marge (Carnets en marge, en 1998, regroupe cinquante ans de ses journaux), chez le grand public comme chez les happy few. C’est Bourvil qui, admirant le comédien, a voulu sa présence à ses côtés dans la Grande Lessive, de Jean-Pierre Mocky, tandis que Roland Dubillard tournera avec Coluche dans les Vécés étaient fermés de l’intérieur, de Patrice Leconte – et qu’on le verra aussi dans des films de Serge Gainsbourg, Yannick Bellon et Alain Robbe-Grillet (et aussi de Jules Dassin, Michel Deville, Claude Berri et Alain Corneau).
«L’absurde, ce n’est pas mon affaire»
Il est né le 2 décembre 1923 (son père, tué dans un accident avant que Roland ait 13 ans, était négociant en sardines, et son oncle fut archevêque de Quimper) et mort le 14 décembre 2011 après qu’un accident cérébral l