«Comme toutes les stratégies de niche, il y a des risques, avait dit le conseiller Pôle Emploi, c’est pourquoi il est indispensable de se positionner avec de vraies singularités quand on arrive sur un marché existant et déjà en tension.» Et c’est pourquoi Florent Talva a choisi de se spécialiser dans les enquêtes liées au cinéma. Après avoir fait une croix sur une possible carrière de réalisateur, Talva offre ses services à ceux qui cherchent des bobines égarées. Malheureusement, les clients s’adressent davantage à lui pour de banales histoires d’adultères. En rencontrant Rose, quinquagénaire célibataire sans enfant dont les deux parents sont morts récemment, Talva renaît. Rose lui plaît. Ils ont des points communs : ils se trouvent seuls à Belle-Ile, en quête de films, voire de réalisateurs oubliés. Talva cherche l’Ile des enfants perdus, film inachevé de Carné et Prévert. Rose suit les traces de Jean Epstein (1897-1953), réalisateur né à Varsovie et mort à Paris. Elle court surtout après des «fantômes» : son adolescence et l’énergie qui en découlait ; ses parents ; les êtres qu’elle a adorés, les autres qu’elle a abandonnés. Parfois les uns et les autres sont les mêmes.
Rose à la mer est l’histoire fantasque et gaie de plusieurs résurrections. L’auteur, Thierry Froger, plasticien avant de devenir romancier, est quinquagénaire, comme son héroïne. Féru de films classiques, il est érudit dans ce domaine. Son premier roman, Sauve qui peut (la révo