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Sabrina Orah Mark, la réalité perchée

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Entre nouvelles et poèmes, un recueil de textes d’une Américaine «collectionneuse de la langue».
L'écrivaine américaine Sabrina Orah Mark à Athens (Etats-Unis), le 16 février. (Clay Jordan/Libération)
par Mathieu Lindon, photos Clay Jordan et Photos Clay Jordan
publié le 19 février 2021 à 17h16

Lait sauvage est un livre incroyable mêlant l’irréel et le crédible, et à la fin c’est le crédible qui gagne. Sabrina Orah Mark, née en 1975, a grandi à New York et vit maintenant à Athens, en Géorgie. Elle a publié deux recueils de poèmes, The Babies et Tsim Tsum, et tient dans la Paris Review une chronique intitulée Happily, centrée sur «fairy tales and motherhood» («les contes de fées et la maternité»). Il y a 24 brefs textes dans Lait sauvage, qui est donc un recueil. Mais un recueil de quoi ? Dans un entretien avec Ellen Boyette pour la Iowa Review, Sabrina Orah Mark raconte que ç’a été difficile avant que son livre soit accepté par un éditeur : «Personne ne savait comment le vendre. Les agents étaient intéressés, mais ils ne savaient pas quoi en faire.» Elle évoque Alice au pays des merveilles et la chenille demandant à l’héroïne «Qui êtes-vous à propos de ces conversations avec les agents littéraires quant à la définition de Lait sauvage.

Dans le même entretien, Sabrina Orah Mark dit être «une collectionneuse de la langue» après l’avoir été de poupées cassées, ayant commencé avec le mot snail («escargot»), aussi bien pour son sens que pour sa sonorité. Elle raconte aussi que quand elle a entendu un de ses fils dire que sa maman s’appelait Sabrina, elle a d’abord voulu le corriger, son nom étant maman. Pour elle, c’est comme si le recueil était constitué de