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Littérature

Saison lituanienne en France : Baltes au centre

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Le cahier Livres de Libédossier
Plongée dans la riche littérature de la Lituanie à l’occasion de manifestations culturelles qui lui sont consacrées en France. Et retour à Vilnius, ville très européanisée où la mémoire d’une histoire tragique a été fortement gommée.
Un pochoir de Lina Sipaviciute rappelant que Vilnius avant la Seconde Guerre mondiale était appelée «la Jérusalem du nord». Rue Svarco, en 2019. (Alamy Stock Photo)
publié le 27 septembre 2024 à 16h15

Si l’on devait définir la littérature lituanienne en deux mots, ce serait poésie et tragédie. C’est par la poésie qu’elle est née et qu’elle a résisté, c’est la tragédie qui l’a nourrie. Les occupations soviétique et nazie restent en effet un traumatisme que la littérature ne cesse de rappeler et disséquer comme pour le conjurer. Une période de l’histoire qui reste présente dans les rues de Vilnius même si elle a été fortement gommée au fil des ans pour donner naissance à une capitale très européanisée et léchée avec ses rues piétonnes bordées de boutiques de souvenirs et ses restaurants aux menus passe-partout même si l’on continue à s’y régaler d’un des plats nationaux, le Saltibarsciai, cette soupe froide à la betterave qui vous ferait faire le tour du pays à cloche-pied tant elle est douce et parfumée. De nombreux drapeaux ukrainiens, accrochés ici ou là dans la devanture d’une boutique ou au sommet d’une statue montrent que la peur du voisin russe reste vivace et exacerbée par l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022, beaucoup redoutant d’être les prochains à subir le même sort.

Quelques restes du ghetto sont là pour rappeler que la Lituanie a longtemps été un pays multiculturel dont plus de la moitié de la population était constituée de juifs, exterminés pendant la Seconde Guerre